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Céline Chadelat

Le Mois d’Or et le besoin d’amour du nourrisson


Par Céline Chadelat, auteure du livre Le Mois d’Or, Bien vivre le premier mois après l’accouchement


La compassion et l’empathie sont l’apanage de notre humanité. Ce sont mêmes des qualitésindispensables à l’évolution humaine. Et l’anthropologie le prouve. En effet, l’intensité dessoins envers le jeune enfant jusqu’à la vie adulte en dit long sur le besoin vital de relations de notre espèce.


L’historienne des religions Karen Armstrong, qui œuvre à travers le monde pour développer la compassion et l’empathie, explique dans son livre Compassion 1, que plus que toute autre espèce, nous, les humains, dépendons radicalement de l’amour. Ainsi, alors que la femelle reptile, après avoir pondu ses œufs les laissent éclore dans une quasi-indifférence, nous les humains naissons prématurément, même en comparaison aux autres mammifères. Ainsi, là où les petits des autres espèces sont globalement autonomes après la naissance, le petit humain est dans une dépendance totale à l’égard de ses parents. Il n’atteint sa maturité mentale et physique qu’autour de neuf mois. Ceci s’explique par le développement de notre espèce. En effet, notre néocortex s'est développé, augmentant la circonférence de nos boites crâniennes et notre bassin est devenu plus étroit du fait de notre passage à la position debout. Un crâne plus volumineux associé à un bassin plus étroit ont conduit à la nécessité vitale de sortir plus rapidement. Une sortie en accélérée mais avec une autonomie très limitée, jusqu’aux premiers quatre pattes autour des neuf mois.



C’est pourquoi les petits humains ont autant besoin de soins physiques qu’un fort besoin de liens, de sensibilité et d’attention pour grandir et s’épanouir. En somme, toutes ces qualités réunies composent une recette hormonale à base d’ocytocine qui pourrait s’appeler « amour ». Ainsi, le regard de l’adulte sur le petit enfant qui joue, ne se réduit pas à un acte de surveillance ou à une simple présence. Sa présence, lorsqu’elle est active, le porte, l’élève, le soutient. L’amour des parents requiert une attention dévouée, désintéressée et un fort degré d’oubli de soi. Anticiper et s’organiser en prévision du mois après l’accouchement, qui et très bouleversant, constitue un excellent début dans la nouvelle vie de parent et celle du bébé. Dans de nombreuses cultures, ce mois est sacré, l’atmosphère qui entoure le bébé et sa mère est saturé de soins et d’attention.


L’urgence d’un nouveau paradigme


De nombreux parents réinventent aujourd’hui la façon dont ils abordent la grossesse, leur relation à l’enfant à naître et la période post-partum. C’est d’abord outre-Atlantique, au Canada et aux Etats-Unis, dans le milieu de l’accompagnement à la naissance, que des voix s’élèvent, appelant à revoir notre manière d’aborder la période prénatale. Il s’agit de reconsidérer cette période, en particulier celle du Mois d’Or, qui désigne les quarante jours après l’accouchement, à la mesure de son importance.



Auteure du livre Le Mois d'Or, Bien vivre le premier mois après l'accouchement, Ed. Les Presses du Châtelet, mai 2019.

Plus d'infos : www.lemoisdor.com




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